24 février 2009
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C'est curieux,cet écran qui trône dans le salon. On lui jette souvent un regard pour le mieux
dubitatif... et bien souvent haineux tant il nous abreuve de conneries (pour faire court). Mais il attire aussi, c'est si facile d'allumer. Et après, la curiosité fait le reste. Imaginez un soir,
comme ça, vous jetez un oeil à un truc que vous n'avez jamais regardé, que vous méprisez un peu, a priori, l'émission de Ruquier. Elle est commencée et il y a un vieux bonhomme assis sur une chaise
qui répond à des questions. Tiens, c'est Chevènement, qu'est-ce qu'il fout là ? On s'apprête à aller voir ailleurs, mais curieusement, on reste scotché. C'est qu'il en a des choses à dire, ce type.
Son parcours est celui de l'homme qui fait les rois puis les quitte quand ils le déçoivent. Rappelez-vous, il était ministre de la défense au moment de la première guerre en Iraq, il a démissionné
parce qu'il n'était pas d'accord, qu'il envisageait déjà l'enlisement, la catastrophe. Toute sa carrière est à l'avenant ! Et il exprime tout cela avec une intelligence et un humour devenus si
rares sur nos médias qu'il entraîne presque malgré lui un courant de sympathie. Les naufrageurs, dans leur grande majorité, ne partagent pas les convictions nationalistes (c'est un raccourci) de
Jean-Pierre Chevènement, mais ils s'accordent pour dire que cette rafraîchissante exception dans la classe politique mérite le respect.