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  • : LES NAUFRAGEURS DE SAINTONGE
  • : En mer comme dans l'air, l'amer est un point de repère. Ainsi, ce blog pourra indiquer une direction aux navigateurs perdus. Mais attention aux naufrageurs (qui ne sont pas tous des lumières) et qui agitent, sans… fard, leurs lanternes dans la nuit. Ici, aucun sujet n’est exclu a priori. On pourra parler politique, littérature, musique, sport, déconnade… mais aussi spécificités régionales — voire locales — ne surprenant personne dans ce coin de terre nommé Saintonge Maritime.
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13 août 2012 1 13 /08 /août /2012 12:23

En bons produits et fidèles serviteurs de la société capitaliste, nos journalistes chauvins tirent les bilans des JO de Londres. Ils font le décompte des hochets obtenus et décernent leurs bons et mauvais points. Fort heureusement, cet événement planétaire ne se résume pas à une aussi dérisoire comptabilité. Parfois, le sport peut susciter une émotion vraie, loin de ces disciplines qui se prétendent "artistiques" sous le futile prétexte que ses adeptes se revêtent de paillettes multicolores... Non, la beauté du sportif, comme celle de l'artisan, est dans le geste. Regardez, admirez la foulée de David Rudisha en tête du début à la fin de ce magnifique 800 mètres. Nous n'avons malheureusement pas retrouvé ses déclarations juste après l'exploit. Elles étaient pourtant aussi élégantes que sa course, dans leur incroyable sérénité.

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19 juin 2010 6 19 /06 /juin /2010 08:51

4706020868_1a016d6995.jpgAmoureux du sport que le show-biz footage de gueule laisse froids, rassurez-vous ; nous n'allons pas ici prétendre à une expertise sur les raisons d'une déroute annoncée. D'autres incompétents s'en chargent à notre place. Comme tous leurs semblables, ces gens-là ont besoin d'un bouc émissaire pour faire oublier leur... nullitude. Ils n'ont pas eu à chercher très loin. Bien avant que notre pathétique équipe de France ne se ridiculise totalement face à des Mexicains aussi brillants que basanés, il était déjà responsable de tout, Raymond. Faut dire que patron d'une bande de branleurs milliardaires incultes en short, c'est pas un job de tout repos... Pourtant, le supporter de base (pléonasme ?) quand on lui en fait trop, il ne correctionne plus, il dynamite, il disperse, il ventile. À sa pogne, il veut le voir, Raymond, et qu'il demande pardon... Ils n'oublient qu'une chose, tous ces sportifs assis et rassis, c'est que Raymond n'est pas le sélectionneur de l'équipe de France. Il faudrait pour cela qu'existe une équipe de France. Mais c'est quoi, la France ? C'était quoi ? On a déjà oublié... On n'est plus en France, on est en Sarkozie. Et tout y est nul : la politique, l'économique, le social, mais aussi le cinéma, la musique, la télé, les journaux. On rétablit même l'esclavage dans l'indifférence générale ! Alors, que l'équipe de Sarkozie et son sélectionneur soient aussi minables que leur nouveau et éphémère pays, c'est assez logique et ce n'est pas vraiment le plus grave !

Comme en Sarkozie, tout passe par le fric, le prince a délégué auprès de nos 23 trous d'vaincus, une visiteuse médicale talentueuse, celle qui a fourgué à tout un pays des vaccins contre la peur de la grippe, maladie savamment distillée auparavant par les vuvuzelas du pouvoir qui bourdonnent dans les étranges lucarnes. Histoire de les remonter un peu... Un diététicien aurait été plus indiqué : quand on voit se traîner le malheureux Anelka, on se dit qu'il faut qu'il arrête avec MacDo !

Il faut donc exécuter le soldat Raymond puisque c'est la volonté des médias et du peuple de sarkozie. Une seule question se pose désormais : comment ? Les naufrageurs proposent une solution (finale) conforme à la vocation profonde de cette belle entreprise d'abrutissement collectif qu'est la Coupe du Monde de foot : la crucifixion. En effet, la FIFA autorise les joueurs à pratiquer ouvertement la religion catholique romaine sur le terrain. Vous les avez-vu, ces jeunes débiles, faire ce signe de croix aussi mécanique que déplacé, à leur entrée sur le terrain, à leur sortie, après un but ou même après un tir raté... Là est le vrai sandale ! Car il ne s'agit pas seulement de naïve et inoffensive superstition, mais de vulgaire prosélytisme. La religion comme la politique n'ont, paraît-il, rien à faire dans un stade. Et pourtant...

Bref, toute honte bue, l'équipe (restreinte) se réunit pour un repas d'adieu, Ribéry donne un baiser à Raymond. Puis Hortefeux l'arrête (allez savoir si, en plus, il n'est pas un peu Auvergnat). On lui fait gravir la roche de Solutré en portant Jack Lang sur ses épaules et, parvenu au sommet, on le crucifie entre Kerviel et DSK. Trois jour après, Estelle Denis trouve son tombeau vide. Il prend son envol vers le paradis des footeux d'où il reviendra pour juger les vivants et les morts. Et on se demandera longtemps si c'était d'une bonne idée d'avoir transformé notre Raymond en martyr. Faudrait tout de même pas qu'il en profite et pourrisse la vie de toute l'humanité besogneuse aussi longtemps que son illustre prédécesseur !

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30 novembre 2009 1 30 /11 /novembre /2009 08:20
On ne pense jamais à tout. Prenez Coluche... Il a dit : "Mais si on veut aller par-là, non, pas par-là, par-là, on peut toujours trouver plus cons que les supporters à ce moment là ! Y a les sportifs ! Sont plus cons que les sportifs ?" Et les journalistes sportifs, il en faisait quoi Coluche ? Il les oubliait. On voit bien qu'il ne lisait pas L'Équipe, le père Michel. Et surtout que ce journal ne publiait pas encore sur Internet.
À la suite du match France-All Blacks (magnifique le match et superbes les Blacks en blanc), on a pu lire — sur le site Internet de
L'Équipe, donc — une interview du très médiatique Sébastien Chabal. Édifiante ! Et voilà ce qu'un plumitif fait dire au joueur qui sait si bien gérer son image : "On a jamais baissé les bras mais on voit que l'on est une équipe en construction. Et l'on sait mis à douter dès qu'ils ont envoyé du jeu et qu'ils sont parvenus à faire le break." On passe sur l'absence de négation dans la première phrase ; avec Sarkozy, on a l'habitude. Et puis, on ne va pas jouer les profs en retraite appelant France Inter pour dénoncer le malheureux "speaker" qui a commis une faute de syntaxe. Mais tout de même, "Et l'on sait mis à douter", ça passe mal ! On n'est plus dans la bénigne et si commune faute d'orthographe, mais dans une incompréhension du langage. Aux marges de l'illettrisme. Vérifions plus loin : "on a cherché d'où venait les fuites", "la meilleure équipe à gagner"... Pour les fuites, arrête de chercher, coco, c'est dans l'cerveau. Pour le reste on avait remarqué.
Et Chabal n'y est pour rien. Si son interview était passée à la radio ou à la télé, on n'aurait rien eu à redire. Mais voilà, ce putain d'Internet, c'est de l'écrit, si bien que le joueur n'est plus responsable de ses propos puisque le "journaliste", qui ne les comprend pas, livre au lecteur un sens différent. Un bon sujet pour le Bac : "Faut-il se réjouir du retour de l'écrit ?" La réponse devra être agrémentée d'exemples concrets : SMS, textos, forums, échanges sur Facebook et articles de L'équipe. Quant à Coluche, on peut lui répondre sans ambiguïté que les plus cons ne sont pas toujours les sportifs. Raymond (la science) Domenech peut en témoigner.
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24 juin 2009 3 24 /06 /juin /2009 09:07
En France, où l'on est au moins aussi chauvins qu'ailleurs, on prétend que le tennis descend (comme le singe de l'arbre) de notre ancien jeu de paume. On a sans doute raison : nos joueurs nationaux paument assez souvent... Pourtant, ce sont bel et bien les Anglais qui ont inventé ce sport. Sur herbe ! Et même si le premier tournoi eut lieu — semble-t-il — dans le Massachusetts en 1876, c'est bien à Wimbledon, en 1877, que se déroula devant 200 spectateurs (pour la finale) le premier des tournois encore en place de nos jours : Wimbledon.
Wimbledon vient de commencer et le poids de toute cette antériorité y est présent. On dit que c'est le plus grand tournoi du monde, le plus beau... C'est vrai si l'on se réfère au cadre champêtre, aux joueurs engagés, à l'histoire. La surface était insupportable
il y a encore quelques années, si rapide qu'un bon serveur avait toutes les chances de bien s'illustrer même s'il n'était que modeste relanceur. Cette surface est devenue chaque année un peu plus lente, autorisant les échanges donc le spectacle. Un spectacle magnifique.
À Wimbledon, contrairement à certains autres grands tournois, le public est présent dès le premier jour, il sait se tenir, il encourage ses joueurs mais applaudit sportivement les adversaires. Un public de connaisseurs. Ici, les rappels à l'ordre de l'arbitre sont rares ; on se tait pendant les échanges et, sauf exception, on s'installe sans déranger tout le stade... En ces premiers tours, la compétition bénéficie d'un ensoleillement exceptionnel qui permet au public les tenues légères et colorées.
Mais quelle différence entre ces tribunes bigarrées et un terrain en deux tons, vert et blanc. Les joueurs sont tout de blanc vêtu, mais arborent tout de même les logos de leurs sponsors. La City n'est pas loin. Seule la coupe des équipements a changé depuis l'origine. On n'en dira pas autant de la tenue des arbitres et juges de lignes qui arborent une cravate ridicule les faisant ressembler plus à des représentants en cosmétologie qu'à des auxiliaires sportifs. La tenue des juges de lignes féminines est particulièrement remarquable, avec une jupe qui semble sortir de la naphtaline et qui n'aurait sans doute pas déparé lors de la première édition du tournoi, en 1877. On regrette un peu qu'elles n'arborent pas un chapeau du genre de ceux qu'affectionne la Reine d'Angleterre.
La façade est donc superbe. Mais si on regarde derrière... Derrière, les belles bâches vertes qui entourent le terrain, il y  a... du béton. Un joueur en a fait la dure expérience dès le premier jour en allant se cogner le genou contre cet entourage en trompe-l'oeil. On imagine un peu ce qui serait arrivé s'il était arrivé la tête la première ! Faudra-t-il rendre le port du casque obligatoire à Wimbledon ou faut-il considérer — en paraphrasant un homme politique français — que le tennis est une chose trop sérieuse pour être confiée à des... Anglais ?


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25 mai 2009 1 25 /05 /mai /2009 11:14
Ce ne sont plus vraiment des événements, tout juste des repères sur un calendrier, comme les fêtes autrefois. Le Festival de Cannes n’a même pas le temps de remettre ses prix bidons et de remiser ses lampions que le tournoi de Roland-Garros prend le relais. Par les temps médiatiques qui piétinent (ils ne courent plus depuis quelques lustres…) la vie quotidienne du VIP de base devient un enfer. À peine remis de la bousculade (chic) à l’entrée du Palais des festivals ou derrière les barrières qui parquent les spectateurs de Denisot, voilà qu’il faut remettre le couvert Porte d’Auteuil. À Roland-Garros — Roland pour ceux du sérail — il n’y a que les courts pour ne pas sortir couverts ! Mais ça viendra nous promet un ancien rugbyman, plus sympathique que son prédécesseur.
Là, trouver une bonne place sur « Le central » est aussi crucial que compliqué. Pensez, notre malheureux stakhanoviste de la « montritude » doit absolument choisir l’endroit stratégique, dans les loges, celui qui lui permettra d’être filmé par la télévision publique, sous les quolibets de l’ingrate populace des gradins, quand il s’installera en bousculant ostensiblement ses voisins, en dérangeant tout le monde (les joueurs, surtout) et, dans le meilleur des cas, en obligeant l’arbitre à arrêter le match pour lui recommander bien poliment d’accélérer quelque peu la manœuvre. Ainsi, chacun en France pensera qu’il revient d’une pause Champagne dans la tente où l’a invité un autre VIP, d’une importance encore plus ostensible. Alors qu’il revient juste de se soulager la vessie dans les chiottes du stade. Avec l’âge, les prostates se font délicates.
Ah ! Tant de sacrifices ! Tant d’heures perdues, de bâillements étouffés ! Et tout ces faux coups de téléphone pour exhiber l’i-phone qu’il a pu s’offrir avec ses indemnités de licenciement, « un parachute argenté », aime-t-il souligner avec humour pour bien signifier que la dorure est réservée à l'amère pilule avalée par les salariés. En deux semaines, on lui aura tout fait à notre VIP. Du jeu sans âme d’un numéro un français capable d’endormir tout un stade, à l’élimination d’Amélie Mauresmo (la routine…) par une joueuse allemande au jeu aussi imaginatif que la politique d’Angela Merkel. Mais il ne sera pas dit que notre homme — qui peut être une femme, mais c’est plus rare — aura souffert pour rien. Les yeux battus, la mine triste et les joues blêmes (c’est une chanson*, non ?), à des heures improbables, il regagnera sa résidence de standing et, après une nuit de sommeil insuffisante pour calmer le torticolis attrapé sur le central, il pourra innocemment demander à sa concierge si elle l’a vu à la télé. Et comme elle tient à ses étrennes, pas de danger qu’elle réponde qu’elle regardait « Les feux de l’amour » plutôt que des jeunes en short jouant à la balle dans la poussière rouge sous les yeux de chien battu d’un Nelson Monfort qui n’en finit pas de friser… le ridicule.
Heureusement, dans la bière, il n’y a pas que la mousse ! le tournoi de Roland-Garros peut aussi être un spectacle magnifique au même titre qu’un match de foot à Barcelone, qu’un concert de Keith Jarrett (en trio), que l’océan déferlant sur les côtes de Saintonge maritime. Un spectacle à ne pas rater.

* La mémoire revient parfois… C’était une chanson de Dalida, Bambino. Mais ça n’a strictement rien à voir, juste un étalage de culture.
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29 avril 2009 3 29 /04 /avril /2009 09:22
Les habitués de ce blog savent à quel point les naufrageurs de Saintonge apprécient leur petit coin de terre proche de l'océan. Cette situation présente toutefois quelques inconvénients au niveau culturel notamment ; nous avons déjà évoqué ce sujet et nous y reviendrons pour souligner les efforts louables qui peuvent être observés ici ou là. S'agissant de sport, la situation est assez semblable... C'est devant un écran que, le plus souvent, les amateurs peuvent apprécier l'essentiel du sport de haut niveau. Quelques passionnés se rendent bien à Bordeaux pour supporter les Girondins de Laurent Blanc qui bouclent une si brillante saison. Certains poussent même jusqu'à Paris pour les encourager (assez inutilement) à éliminer la modeste équipe de Vannes... Mais il ne s'agit là que d'exceptions.
Et les exceptions méritent d'être soulignées. Ce fut le cas avec ce match de barrage de la Fed Cup à Limoges qui a vu la France s'imposer 3-2 devant la Slovaquie, conservant ainsi sa place dans l'élite mondiale. Vous objecterez que Limoges, c'est loin de Royan et encore plus de La Dolus. Certes. Pourtant, nous fûmes un certain nombre (vous admirerez la précision du propos) ou plutôt un nombre certain à faire le déplacement pour passer une journée — voire deux — dans la capitale de la Haute-Vienne qui n'est finalement pas si éloignée surtout depuis que le réseau routier est devenu plus convenable. Et ceux qui l'ont fait, ce déplacement, n'ont pas été déçus : une salle magnifique, l'ambiance si particulière des grandes rencontres, le soutien sans chauvinisme excessif des équipes, le suspense ménagé jusqu'à la fin, la victoire, la fête... Et le spectacle.
Quel spectacle en effet ! Le tennis féminin a fait de tels progrès depuis quelques années, qu'il constitue désormais un spectacle de choix, à l'égal de son homologue masculin. Et ce n'est pas seulement vrai pour les dix meilleures joueuses du monde, mais aussi pour toutes celles qui aspirent à le devenir. Quel bonheur en effet d'assister au retour sur terre, à quelques semaines de Roland-Garros, de notre grande joueuse nationale, Amélie Mauresmo, de vibrer aux colères de la trop tendre encore Alizé Cornet, de participer au plaisir manifeste d'une Nathalie Dechy explosive. Parfaite tout au long du double, elle su communiquer au public mais aussi à sa partenaire de désir de gagner en jouant. En s'amusant. En prenant du plaisir. On parle souvent des fameuses "valeurs du sport", en voilà une qu'Amélie et Nathalie, le temps d'un match exemplaire ont su nous rappeler. D'autres disciplines feraient bien de s'en inspirer !
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7 avril 2009 2 07 /04 /avril /2009 18:33
C'est le sportif parfait. Toujours propre sur lui, respectueux de l'arbitre, de ses adversaires et du public, jamais le plus petit signe d'énervement, pas de mépris non plus, aucun soupçon de dopage ou de tripatouillage. Un cas ! Surtout en regard du palmarès (13 tournois du grand chelem, excusez du peu). Résumons : c'est LE plus grand joueur de tennis de tous les temps, c'est le plus beau, le plus "classe", le plus sympa, le meilleur dans tous les compartiments du jeu, celui avec qui tout tennisman amateur aimerait marier sa fille. Un artiste, Roger (prononcez Rodgeur) Federer.
Seulement voilà, il aura bientôt 28 ans, il a eu du mal à se remettre d'une mononucléose... la confiance n'est plus totale, et un nouveau phénomène est apparu en la personne de Rafael Nadal. Alors l'artiste joue un ton, un tout petit ton, en dessous. Il a perdu la première place à l'ATP et doit désormais faire comme les copains s'il veut maintenir son niveau : se battre. Et c'est d'autant plus difficile qu'il joue sans coach, une situation que son nouveau statut ne lui autorise plus vraiment. 
À Miami, voilà quelques jours, devant un public acquis à sa cause, mais dans un vent d'enfer, et face au numéro 3, le Serbe Novak Djoković, après avoir gagné facilement le premier set, il s'est soudain déréglé, cumulant les fautes, donnant les points, perdant les bases de son tennis. Et les jeux se sont mis à défiler... Il a eu alors ce geste de dépit, cette réaction de désespoir que tout joueur (petit ou grand) a eu un jour ; de colère, il a fracassé sa raquette. Le public, par réflexe, a d'abord sifflé ce vilain geste indigne d'un champion si exemplaire. Puis, il s'est passé quelque chose... les applaudissements ont succédé aux sifflets, chacun voyant bien qu'il assistait à un grand moment de sport, quand le champion se rebelle contre le mauvais sort qui lui est fait. La statue vacillait sur son socle mais refusait de s'écrouler. Les sentiments les plus contradictoires nous assaillaient alors … l'instant était bourré d'émotion. En se déréglant, la machine redevenait humaine, nous procurant un spectacle rare et sublime, comme le sport ne nous en offre que rarement. Il a fort logiquement perdu, mais on le reverra bientôt.
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17 mars 2009 2 17 /03 /mars /2009 08:47
Déjà, on n'aurait pas dû accepter de jouer un dimanche. En Angleterre ! C'était cousu de fil blanc (pas du fil d'Écosse) avec une rose bien rouge. Quelle confiance voulez-vous accorder à des gens qui ne mangent pas de cagouilles (escargots pour les étrangers qui sont pas d'là) ? Qu'ils dédaignent nos cuisses de grenouilles et nos fleurs de banlieues, on veut bien, mais nos cagouilles, fî d'garce, créyez-vous qu'ol é possib' de voère des affeires de meinme ? Et ce public chambreur qui nous serine "Swing low sweet chariot"... manière de charrier nos poussifs chevaux de trait. Parfois, les anglais, ils ne chantent pas du tout. D'autres fois, ils ne se mettent à chanter que vers la fin, mais là, ils ont démarré de bonne heure ! Nous, les gentils Français, civilisés, mangeurs de cagouilles, on faisait pâle figure avec nos chants délicats et sophistiqués. Des chants pacifiques qui suggèrent juste d'égorger bien proprement nos adversaires (suppôts de la tyrannie) afin d'abreuver nos sillons avec leur sang impur. Mais qui le suggèrent avec modération.
Tandis qu'eux, les étrangers (qui sont bien étranges, il faut le dire) ils sautent sans le moindre remords et sans aucun souci de la bienséance, la case "meurtre xénophobe" et vous mènent sans plus tergiverser, à l'église anglicane pour vous y faire entendre leur gospel pour blanc. Du "blanco-spirituel", disait Jean Yanne.
En dépit de cette ambiance délétère, tout au long de ce match et surtout de la première mi-temps — superbe au demeurant — on s'est sentis bien Français, bien nuls, bien désunis, bien ridicules... bien sarkozystes en quelque sorte. À tel point qu'on ne comptait même plus les points ; ils défilaient, simplement, comme les rodomontades et les reculades de notre grand petit homme... De son passage, que l'on espère court, à la tête de notre beau pays, on ne retiendra que ce qu'il a réussi à nous insuffler : la culture de la défaite.
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6 mars 2009 5 06 /03 /mars /2009 17:39
Rodez... voyons... c'est plutôt au sud non ? Vite, le dico. Oui, mais c'est bien sûr comme disait un célèbre commissaire, Rodez dans l'Aveyron à l'ouest du Massif central, Rodez et sa cathédrale. Et pourquoi on nous parle d'Antonin Artaud dans cet article du dico ? Parce qu'il a été interné à Rodez en 1946, et traité aux électrochocs. On devrait dire achevé aux électrochocs !
Au fait, pourquoi Rodez ? Mais c'est bien sûr (là, il faut se claquer dans les mains) parce que cette riante localité de l'Aveyron a une équipe de foot comme à peu près toutes les villes de France. Celle de Rodez est en division nationale et, classée douzième, se débat pour y rester. Or, voilà que cette modeste équipe avec ses joueurs inconnus vient d'éliminer celle de Paris, la capitale aux capitaux impressionnants. Et les milliardaires du PSG ont pris leur branlée comme on dit avec élégance du côté de Mornac-sur-Seudre : 3-1, la honte. Voilà qui n'a rien de bien exceptionnel et fait même partie de la routine ; il arrive un truc dans le même genre chaque année avec la Coupe de France. "C'est la magie de la Coupe", s'extasient les commentateurs télévisuels avant de nous rappeler le "Petit Poucet", "David contre Goliath" et, le lyrisme aidant, d'invoquer toutes les métaphores et allégories même les plus tirées par les cheveux. Mais là, ce n'est pas n'importe quel club de Ligue 1 qui vient de se faire ridiculiser par plus petit que lui, c'est le PSG, et du coup, toute la France habite Rodez. C'est passionnant le foot, hautement culturel. Connaissez-vous un autre moyen d'apprendre qu'Antonin Artaud avait reçu des électrochocs dans l'Aveyron ? Désormais il se sentira moins seul. Drôlement "électrochoqués", les Parisiens !
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12 février 2009 4 12 /02 /février /2009 08:01
Pour un match amical, France/Argentine, c'était musclé. Et le score très sévère ! Un beau match de foot juste gâté par le public marseillais qui a commencé par huer tous les joueurs français n'opérant pas à... Marseille. Sans parler de Domenech. Il est vrai que depuis une semaine, la presse échauffait les esprits en canonisant l'entraîneur argentin. Les Bleus ont donc joué comme à l'extérieur ce qui, au final, représente la meilleure des préparations avant des échéances autrement plus importantes. Mais quel plaisir peuvent prendre des spectateurs qui n'apprécient pas le spectacle ? Le 19 juillet, au même endroit Madonna remplacera (avantageusement) Maradona. Et le public sera bien meilleur. Il est vrai qu'elle ne chantera pas la Marseillaise...
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