Ça
n'en finit plus. Depuis l'élection d'un social-démocrate à la présidence de notre drôle de République, il fait un temps de merde ! Étonnez-vous après ça que le malheureux batte tous les records
d'impopularité dans les sondages manipulés par ses adversaires. Ils ont bien raison de lui en faire baver, les fachos, les figaros et les faux gauchos. C'est vrai ça, on n'a jamais vu un temps
aussi dégueulasse sous un régime de gauche. Enfin... de gauche... Regardez Cuba, le soleil brille, le rhum coule, les filles sont bronzées... on n'a pas envie d'aller y vivre pour autant.
Un peu plus près, sur nos franges nationales, en Bretagne catholique et alcoolisée ou au Pays qui se prétend basque, ça passe encore... on a l'habitude. Mais ici, dans une région qui a vu naître
(et enterrer) Mitterrand, et qui est gérée par la présidente réellement élue du Parti qui sait fort bien qu'il n'est plus socialiste... là, "y'a d'la bue" comme on dit après la cinquième anisette
sur le port ostréicole de la Grève à Duret'.
Bon, il a quand même fait des efforts, le François. Il a tenté de nous repeindre notre univers en rose. Pas avec sa politique économique, certes.
Mais la loi sur le mariage pour tous, en voilà une idée qu'elle était bonne. Mettre toute la racaille religieuse dans la rue sous la houlette de quelques pédophiles reconvertis dans l'éducation
matrimoniale et d'une poignée de mal baisées, mal fagotées, mal terminées... Des coups à nous dégoûter de la laïcité ! C'est vrai, nous les laïques nous reconnaissons tout de même le droit de se
marier et de procréer à des gens qui croient qu'une jeune fille peut se faire engrosser par un esprit — fût-il Saint — tout en conservant sa virginité. Que le bâtard né de cet accouplement contre
nature finisse par marcher sur l'eau ne les étonne même plus. Ils en arrivent à plonger dans des piscines vides et à se casser le sacrum, ce qui n'est que justice tant ils nous cassent les burnes
depuis longtemps. Et, nous, les laïques, nous laissons ces illuminés se reproduire. Nous somme bien tolérants, mes bien chers frères ! Mais ne nous écartons pas du sujet.
Revenons à notre chamane faiseur de pluie. Social-démocrate avons-nous dit ; c'est vite dit. Sans vouloir revenir à nos cours d'économie, il nous
semble que la social-démocratie exige un contre-pouvoir syndical inexistant dans notre doux et pluvieux pays. Tout au moins, le rapport de force est guère équilibré. Alors, au lieu de négocier,
on défile, on agite des pancartes, on passe à la télé... Cocus et contents ! Et de cet état de fait, nous sommes tous responsables : aucun de nos syndicats n'est apte à représenter les salariés.
Rassurez-vous (ou plutôt inquiétez-vous), les patrons ne sont pas mieux représentés par les marionnettes du CNPF et de ses satellites.
Tout le monde voit bien que ça ne fonctionne pas, que ça ne fonctionnera jamais avec ces structures politiques, économiques, syndicales, sociales,
culturelles qui craquent de partout. C'est pour ça qu'on l'a élu, notre chamane. Pour qu'il nous redonne le moral après cinq années sinistres. Mais il faut bien le reconnaître, il a du mal à
chasser les nuages. Pourtant, cet après-midi, on sent comme un petit mieux. Un frémissement. Allez, on lui donne un coup de main, on sort les shorts, chemisettes et robes courtes. On fait comme
s'il faisait beau, comme si tout allait bien, comme si la gauche était au pouvoir. Le changement, c'est maintenant !